L’arbre emblématique du Québec : le bouleau jaune

Par le ministère des Ressources naturelles

Digne représentant de la forêt méridionale et du domaine de la sapinière à bouleau jaune, le bouleau jaune, familièrement appelé « merisier », est un symbole économique, social et culturel.

En 1985, l’Association forestière canadienne mettait sur pied un comité en vue d’inciter chaque province et territoire canadiens à se doter d’un emblème arborescent. C’est finalement en 1993 que le bouleau jaune (Betula alleghaniensis) a été proposé au gouvernement comme emblème arborescent du Québec. Plusieurs raisons expliquaient ce choix: c’est dans les forêts du Québec que l’on retrouve la plus grande réserve au monde de bouleaux jaunes; cet arbre est l’expression de l’importance qu’on accorde à l’aménagement de la forêt méridionale; c’est un bois noble connu, ayant une valeur d’usage et commerciale très élevée (ébénisterie, parquets, placages et contreplaqués) et il est peu vulnérable aux maladies ou aux insectes ravageurs.

Comment le reconnaître? Par son écorce

Le bouleau jaune est présent principalement en forêt méridionale, dans le sud de la province. Les sols riches et humides lui conviennent particulièrement, bien qu’il ne soit pas rare de le voir occuper des sites variés. Toujours en peuplement mélangé, il côtoie l’érable à sucre, le hêtre, le tilleul et certains conifères, dont le pin blanc et le sapin baumier. Cet arbre est le plus grand des bouleaux indigènes avec une hauteur moyenne de 28 mètres et un diamètre moyen de 70 centimètres. C’est une essence qui tolère assez bien l’ombre et sa longévité peut atteindre deux à trois cents ans.

À l’âge adulte, il se distingue aisément par la teinte particulière de son tronc. La couleur dorée de son écorce satinée − qui s’effiloche en fines lanières minces et frisées − est un signe distinctif de cet arbre.

Ses feuilles de forme ovale, se terminent en pointe allongée. Simples, alternées et striées de douze paires de nervures, elles ont un pourtour doublement et finement dentelé. Les fruits sont des chatons de deux à trois centimètres de longueur constitués de petites écailles à trois lobes, ovales et dressés sur les branches. Chaque écaille renferme une graine qui voyage par le vent pour finir par se déposer au sol.

L’utilisation du bouleau jaune dans notre quotidien

Des premiers temps de la colonie à nos jours, le bouleau jaune a toujours été présent dans le quotidien des Québécois. En plus d’admirer ses couleurs jaunes orangés à l’automne, ils ont appris à le travailler pour en tirer des meubles et autres objets utiles de la vie courante.

Son bois dur à grain serré résiste bien aux chocs et il se façonne facilement, qualités recherchées en ébénisterie et dans l’industrie du meuble et du plancher, où il est d’ailleurs fréquemment utilisé. Sous forme de placage, de contreplaqué et d’articles tournés, le bouleau jaune est notamment utilisé dans la fabrication de cercueils et d’instruments agricoles. Il est très apprécié comme bois de chauffage et ses feuilles et ses ramilles peuvent être infusées pour faire du bon thé. Certains de ses composés servent maintenant dans les industries pharmaceutiques et cosmétiques. Et fait intéressant, les freins du métro de Montréal en sont constitués.

Plusieurs autres essences forestières auraient bien pu mériter le titre « arbre emblème du Québec ». D’ailleurs, dans cette démarche, les provinces ont été rapides à faire leur choix dans les épinettes, sapins, chênes, pins et thuyas. Toutefois la sélection de cette essence symbolise bien les propriétés fantastiques et recherchées du bois, l’importance économique et sociale du secteur forestier, la valeur esthétique, culturelle et historique également.